dimanche 23 mai 2010

Tu sais... T'es limite !

Précieux lecteur cher à mon coeur, poignante lecteuse à la langue pâteuse,

Dans cette note : de la moquerie de la bêtise humaine, parce que c'est toujours plus facile de voir le con chez les autres.
Oui, mais là, quand même !


STOP ANDOUILLES !
Je préfère prévenir.
Et la marque du pluriel me satisfait car notre MC vaut bien quelques andouilles standard.




Je t'ai promis du Maryn C, tu vas avoir du Maryn C.

On va en faire le tour, en commençant par le plus simple : l'extérieur.
Maryn C est une femelle d'une dix-septaine d'années environ.
Une pousse plutôt en longueur ( un bon 1,70m ), elle semble avoir un physique qu'on qualifierait de sec.
Le plus souvent, son visage ne laisse transparaître que l'étonnement, car, nous le verrons, le monde est pour elle source d'émerveillement.
Sans vouloir lui faire offense, Maryn, on voit tout de suite dans son regard qu'elle est à l'abri du Prix Nobel.
Encore plus quand elle s'exprime : si l'accent est celui qu'on retrouve dans les cités, autour d'un feu de voiture, la voix nasille à l'instar de celle de Oui-Oui dit Pine d'Huître qu'Antoine de Caunes interprétait avec brio (pour ceux qui n'ont pas connu Canal+ à l'époque où c'était une chaîne de télévision, un son approchant serait le cri du jars dont on cautérisearit le périnée au chalumeau à acétylène)(si tu habites en Région, tu pratiques le jars au chalumeau, donc tu vois bien, et si tu as la chance d'habiter Paris, tu as la télévision, tu connais Antoine de Caunes).
Bref : quoi qu'elle dise, une irrépressible envie de lui proposer un mouchoir te traverse l'esprit.
Mettons-nous en situation sans jamais oublier que Maryn n'est pas méchante.
Elle est même gentille, mais, comme l'a formulé GolgoGreg : " Je crois qu'on n'a pas eu le couteau le plus tranchant du tiroir... "


Cas pratique n°1 : mise sur pied des sapins.
Quand on demande à MC de mettre sur pied des sapins, elle en prend un sur la palette, le met sur pied et ouvre le filet.
A côté, elle pose le second.
Elle l'ouvre.
Puis le troisième et le quatrième... jusqu'à ce que la ligne soit bien complète.
Le regard fier et noble du sapiniste-conseil satisfait, elle est prête à continuer.
Et elle commence à galérer.
Il faut dire que l'accès à la palette est désormais difficile, avec tous ces sapins ouverts...
Quand je lui fais remarquer qu'il est plus aisé de les laisser sous filet pour ne les ouvrir qu'à la fin, elle me lance un regard d'épagneul qui vient de recevoir un os à moëlle-béchamel le jour de la mort du chat vicieux.
J'y lis de l'admiration et de la reconnaissance.
- Ah, ouais, t'as raisoooon ! Eh ! Ben, t'es malin, toi !
Même regard quand je lui ai suggéré de laisser une allée menant directement à la palette en poussant les sapins déjà ouverts sur un seul et même côté, au lieu de passer difficillement au milieu. Et même analyse.
- Ah, ouais, t'as raisoooon ! Eh ! Ben, t'es malin, toi !
Même regard quand je lui ai suggéré de transporter les bûches dans un chariot pour réduire à la fois l'effort et le temps de transport.
- Aouétarézooon !
De ce cas pratique nous pouvons en déduire un élément théorique :
- Maryn C n'est pas un homo sapiens : elle n'apprend pas.


Cas pratique numéro 2 : l'enlevage du pied de sapin.
Pour environ 1/3 des sapins, le client demande qu'on retire la bûche/le pied de l'arbre.
Pour ôter le pied d'un sapin :
1. Le poser au sol, la bûche posée sur sa largeur (le rectangle dessiné par la bûche est donc debout).
2. Prendre une autre bûche -inutilisée jusque-là, elle deviendra un projectile-
3. Mettre le pied du sapin entre ses jambes écartées, se pencher en avant (la tête du sapiniste-conseil va vers celle du sapin couché) et brandir la bûche-projectile à deux mains au-dessus de la tête.
4. Laisser retomber la bûche-projectile, côté plat, sur la bûche-pied-de-sapin.
Souvent, ça met le pied de travers : effectuer une rotation du sapin et renouveler l'opération du côté opposé du pied afin de ré-aligner ce dernier, lequel est désormais dégrippé.
5. Retirer le pied du sapin.
L'astuce n'est pas d'un niveau intellectuel ahurissant : elle revient à singer unhomo habilis qui a trouvé le truc il y a quand même 2 millions d'années.
Ou Francis Heaulme quand il tance gentiment un bambin turbulent avec une pierre de 25 kgs.

Ca, c'est la théorie, et le geste de base de tout sapiniste-conseil professionnel.
- Aouétarézooon !
MC, tu nous laisses, on est entre adultes, là.
- Aouétarézooon ! Scuse...
Maryn, elle, sans doute friande de nouvelles expériences, mit un grand soin ( acharnement ? ) à nous démontrer l'inefficacité d'une technique dont les historiens sapinistes n'auront aucun mal à expliquer, dans le futur, pourquoi elle a disparu avec lui.

1. Coucher le sapin n'importe comment. Si le pied repose à l'horizontal, c'est pas grave.
2. Se mettre au dessus du sapin, penché en avant (les fesses vers la tête du sapin, lequel repose entre les jambes de Ben, qui fait face au pied du sapin, donc)et prendre la bûche-projectilecontre la poitrine.
3. Taper le pied du sapin en tendant les bras avec la vigueur d'un myopathe perfusé au haschich.
Comme il est inutile de prendre la bûche d'une manière spécifique, il se peut que le manque de vitesse/puissance voit son pouvoir d'inefficience accru par le fait de frapper la partie arrondie du pied du sapin avec la partie arrondie de la bûche-projectile : arrondi contre arrondi, ça glisse bien.
4. Si jamais, par le plus grand des hasards, le pied du sapin venait à bouger, taper toujours du même côté afin qu'il devienne de plus en plus difficile à ôter car il est de plus en plus de travers.
5. Suer beaucoup pendant les 17 minutes que prend l'opération.
6. En profiter pour prendre une belle couleur rougeasse.

De ce cas pratique nous pouvons en déduire un élément théorique :
- Maryn C n'est pas plus homo habilis qu'homo sapiens : elle ne peut pas utiliser d'outil.
Nous, on en a surtout déduit un élément pratique :
- Maryn ne doit jamais utiliser la tronçonneuse.


Cas pratique n°3 : le sapin à l'envers.
Dans la note précédente, j'ai présenté les lieux.
En gros : des sapins ouverts partout, plus ou moins stables sur leur pied avec une allée permettant au client de circuler et de voir toute la gamme.
Les sapins les plus grands étant au fond, c'est difficile de traverser toute l'allée avec, surtout quand il y a des clients.
Moi, mon truc, c'était de prendre le sapin à bout de bras au-dessus de ma tête, le pied (du sapin) vers l'avant.
MC, son truc, c'était de prendre le sapin par la tête et de le traîner derrière elle, branches aussi ouvertes que la Lucienne-qui-dit-oui à la vue d'un billet de 500 euros.
Après son passage, c'était Hiroshima-sur-Dresde : plus rien debout.
Je lui ai fait remarquer au moins trois fois qu'il était plus logique de circuler avec le pied du sapin en avant.
Golgogreg également.
Un week-end, avec l'aide d'un sapin de 2,30m, elle nous rejoue Katrina sur New Orleans.
Je m'agace, car on était en pleine bourre, et lui rappelle sèchement :
- Ben, prends ton sapin à l'envers, on te l'a déjà dit !
- Aouétarézooon , c'est vrai, me répond Maryn.
Je vaque ensuite à mes clients, elle aussi, et une vingtaine de minutes passent, au terme desquelles MV vient m'interrompre dans ma tâche pour me demander :
- Euh, Ben, pour le sapin à l'envers, là, t'as vu ? t'sais... le truc que tu m'as dit, là, t'taleur... (sic)
- Oui Maryn ?
- Euh... c'était quoi, déjà ?
Pour les conclusions à tirer de ce cas pratique, se reporter à la conclusion du cas n°1.


Cas pratique n°4 : le bouton stop
Des cas pratiques précédents, tu as pu constater que Maryn C agit sans réfléchir.
Tous les mots sont importants : agir sans réfléchir...
Ainsi, si tu es pressé et que tu dis à Maryn : " Tu peux me mettre des Nordmann 200-250 sur pied STP ? ", elle met des Nodrmaan 200-250 sur pied (et elle les ouvre, mais ça, c'est ta faute, fallait lui préciser, les arbres ouverts quand il ne faut pas, c'est son truc )... tant qu'il y en a en stock !
Si tu ne passes pas lui dire d'arrêter, elle continue, et la seule manière de faire circuler le client qui s'offre désormais à toi, c'est l'accrobranche.
De ce cas pratique nous pouvons en déduire un élément théorique :
- La lenteur d'exécution de certains de ses éléments peut -paradoxalement- se révéler une sécurité pour l'entreprise et sa bonne marche.

Voilà pour Maryn.
Il paraît qu'il y en a plein des comme elle.
A son propos, un camarade sapiniste-conseil disait " pour une nana comme ça, quitter ses parents, c'est déjà un projet de vie ".
Je conclurai en disant que pour les parents, lui apprendre l'autonomie l'est aussi.

Humeur du jour : il y a sans doute des fautes de frappe voire d'orthographe dans ce texte. Ne m'en tiens pas rigueur, c'est juste parce qu'il est 03:30. Je suis trop fatigué pour relire, mais au moins, j'aurai tenu parole.
Zik : Diam's à l'Elysée Montmartre ce soir. Pas mal du tout, une patate éléphantesque... elle tourne à la Red Bull-béchamel, ou quoi ? ( et quand elle explique un peu, ça fait moins dramatique que ce qu'en font les journaux, son changement de vie )
Conclusion : Jah Love en Guadeloupie pour une semaine. Ti punch, darling ?

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