dimanche 23 mai 2010

Tududuluu

On n'est jamais mieux servi que par sa mère.

Mon violon est un grand violon-girafe ;
j'en joue l'escalade,
bondissant dans ses râles,
au galop sur ses cordes sensibles et son ventre
affamé aux désirs épais,
que personne jamais ne satisfera,
sur son grand coeur de bois enchagriné,
que personne jamais ne comprendra.
Mon violon-girafe, par nature, a la plainte basse
et importante, façon tunnel,
l'air accablé et bondé de soi, comme l'ont les gros
poissons gloutons des hautes profondeurs,
mais avec, au bout, un air de tête et d'espoir
quand même,
d'envolée, de flèche, qui ne cédera jamais.
Rageur, m'engouffrant dans ses plaintes, dans un
amas de tonnerre nasillards,
j'en emporte comme par surprise
tout à coup de tels accents de panique ou de bébé
blessé, preçants, déchirants,
que moi-même, ensuite, je me retourne sur lui,
inquiet, pris de remords, de désespoir,
et de je ne sais quoi, qui nous unit, tragique, et
nous sépare.







Allez, prends l'oseille et tire-toi.

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